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Publié le par Fo Personnels Région Poitou-Charentes

/// ÉDITORIAL DE JEAN-CLAUDE MAILLY DATÉ DU MERCREDI 20 MAI 2009

> QUE LES POUVOIRS PUBLICS RÉAGISSENT

 

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Les derniers chiffres de l’INSEE montrent, contrairement à ce que les pouvoirs publics espéraient, que l’économie française est entrée en récession dès 2008 (les trois derniers trimestres ayant été négatifs). Quant au premier trimestre 2009, la croissance a chuté de 1,2%. Cela signifie qu’après une croissance quasi nulle sur l’ensemble de l’année 2008, on s’oriente vers une chute de 3% de l’activité sur l’année 2009. Ce qui conduit inévitablement et dramatiquement à une augmentation importante du chômage. On parle maintenant de 800.000 à un million de chômeurs supplémentaires en 2009.

La question essentielle dans cette situation c’est que faire pour la contrer?

La logique voudrait que les pouvoirs publics soient réactifs. Ils ne peuvent sans danger en rester aux annonces faites en début d’année.

Certains économistes, dont Xavier Timbeau, considèrent qu’il «y a un rapport de 1 à 6 entre l’ampleur des mesures de relance actuellement prévues et la perte d’activité constatée».

Nombreux sont aussi ceux qui constatent un ralentissement de la consommation avant une diminution.

Il devient donc de plus en plus urgent de soutenir la consommation, notamment par des augmentations salariales. Il devient également urgent de bien conditionner toutes les aides versées aux entreprises à des contreparties en matière d’emploi.

Il devient de plus en plus incompréhensible de continuer à vouloir supprimer des dizaines de milliers de postes dans la fonction publique.

Il devient de plus en plus nécessaire de supprimer la loi TEPA, qui coûte cher au budget de l’État.

Certes, la France résiste un peu mieux que les autres pays, notamment du fait du rôle de la consommation et de l’existence de services publics et sociaux. Raison de plus pour les consolider.

Plus le temps passe, plus les contradictions sont flagrantes. L’exigence de justice sociale est incompatible avec le capitalisme en vigueur. Il faut des règles, des contrôles, un rôle accru des pouvoirs publics dans l’économie.

Il ne s’agit pas de développer de la bureaucratie, il s’agit tout simplement de donner sens aux principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité.

Ceux qui en sont encore à prôner le moins d’État, la primauté du marché, voire la flexibilité du travail auront du mal à sortir de la crise parce qu’ils n’en auront pas compris les raisons.

Cela vaut sur le plan national comme sur le plan international et européen.

C’est ce que nous avons exprimé les 14, 15 et 16 mai dans les manifestations européennes de Madrid, Bruxelles, Berlin et Prague.

Obtenir un new deal pour l’Europe, c’est exiger des augmentations de salaires, des réglementations et contrôles sur les établissements financiers, une remise en cause du pacte de stabilité et de croissance, une modification du rôle de la Banque centrale européenne, un véritable protocole social de droit primaire donnant la priorité au social sur l’économique.

À Bruxelles, ce sont cinq cents camarades Force Ouvrière du Nord et du Pas-de-Calais qui ont défilé, à Madrid une délégation de camarades de Midi-Pyrénées.

Comme nous avons pu l’exprimer à la tribune à Bruxelles, ce sont les travailleurs européens qui se mobilisent contre l’Europe du capital.

Publié dans EDITORIAL

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